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Pause palu !

« La plus grande force du corps humain est sa capacité d’auto-guérison, mais cette force n’est pas indépendante de notre système de croyances. » Albert Einstein

Oust les moustiques !

Après un mois et demi de mission à ADS, c’est le break forcé. Tout commence par quelques épisodes fiévreux. Autour de moi, on évoque le paludisme en me taquinant car je n’ai aucun autre symptôme à part la fièvre. J’ai prévu depuis longtemps d’aller voir ma sœur au Benin pour le week-end. J’hésite, mais au moment de partir, je n’ai plus de fièvre et me sens bien. Et après 8 mois sans se voir, je me languis trop de ces retrouvailles ! Mais dès le première soir, la fièvre fait son grand retour, cette fois-ci bien décidée à ne plus me quitter. Et de nouveau c’est l’alternance entre frissons et sueurs chaudes. Dès l’aube, je fais le test de la goutte épaisse, avec ce mauvais pressentiment. Deux heures plus tard, la recherche parasitaire est effectivement positive. La lecture du parasite identifié, que je sais le plus pathogène et responsable des cas mortels, et le laborantin qui parle d’un résultat fortement positif, font monter mon angoisse. J’imagine le pire, déformation professionnelle d’une ergo qui voit les séquelles du palu en Afrique… Après une attente que je ne vis pas très bien, je suis rassurée par le médecin qui confirme un paludisme aigu, mais le stade du neuro-paludisme est encore loin !

Je suis hospitalisée dans la meilleure clinique de Cotonou, mais je découvre un autre monde médical. Ça reste le Benin ! L’un des médecins me dit que j’ai de la chance, le paludisme est la maladie qu’ils savent le mieux soigner. Je le crois sur parole ! J’ai besoin de leur faire confiance, même lorsque les infirmier(e)s shootent ma perfusion (et mon corps !) de médicaments, qu’ils ne savent pas toujours répondre à mes questions, ou que les médecins évoquent une infection bactérienne en plus du paludisme mais qu’ils ne s’inquiètent pas de l’identifier.

La fièvre et la fatigue me mettent KO. Pendant trois jours, je ne fais que dormir, somnoler et manger ce que mon corps accepte. Livres, mots croisés et films restent au placard. En même temps, je sais que mon corps a besoin d’énergie pour se défendre. Et je ne suis pas seule dans cette bataille ! Je suis très reconnaissante envers le personnel soignant, qui a été plein de gentillesse et de bienveillance. Ma famille et mes amis sont aussi au top ! Leur positivisme et leur présence, même à distance, me rebooste. Petite dédicace spéciale à ma sœurette, qui a vraiment assuré et qui a tellement bien pris soin de moi.

Le Benin m’accepte encore le temps de la convalescence, qui dure un peu plus longtemps car le palu et/ou le cocktail de médicaments que j’ai ingéré ont attaqué les cellules de mon foie. Mais petit à petit, je sens la fatigue diminuer et retrouve du pep’s. C’est l’heure du retour au Togo ! Deux semaines après, je reprends donc la route d’ADS, trop contente de retrouver mes collègues et mes patients ! C’est normalement la fin de ma mission à ADS mais changement de plan, je reste pour trois mois de plus. Je suis très heureuse de cette prolongation, qui va me permettre de poursuivre mes projets en cours et d’en amorcer de nouveaux car ces deux premiers mois seront si vite passés !

Je sens que l’énergie est revenue, mais je sais que je dois veiller à respecter un peu plus ma fatigue pour tenir dans la durée. Car le travail, plus tout ce qu’on vit à CEC, ça fait parfois un rythme de fou !

« Motive ton corps pour se batte comme un ouf, et fais lui confiance ».

Ma copine Emy avait raison… Mon corps a été si fort !

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