Retour sur notre expérience à l’APAPE
Voilà déjà deux mois que nous sommes de retour en France / Belgique, et nous voulons nous partager notre ressenti au retour de cette expérience.
Revenons en arrière… L ‘initiative de partir en tant que volontaire au Togo à la sortie des études était une évidence pour nous deux. S’ouvrir à la différence, découvrir une autre culture, s’adapter aux contraintes de terrain sont des points essentiels dans notre métier.
Rencontres et échanges ergo :
A notre arrivée, nous avons eu la chance de rencontrer Margaux et Marion qui étaient volontaires avant nous, ce qui a permis aux enfants d’avoir une continuité dans les accompagnements en ergothérapie.
Nous avons aussi eu l’occasion d’échanger avec Pauline, Lucile, Marion et Adeline au sujet de leur mission au CNAO et suivre d’un peu plus près l’instauration progressive de l’ergothérapie dans ce centre.
Enfin, nous étions 8 ergothérapeutes présentes, lorsque Gaëlle nous a rejoint pour 10 jours à Lomé en novembre. Ce fut un plaisir d’officialiser avec elle certains partenariats pour l’association.
Pour revenir à notre mission à l’APAPE, nous avons eu l’opportunité d’accompagner l’enfant à son domicile. Nous avons ainsi pu rencontrer leur famille et entourage proche, comprendre leur quotidien, proposer des adaptations, et impliquer les mamans lors des séances.
Les espaces rencontres menés dans trois quartiers de Lomé étaient un lieu d’échange, de partage, et d’écoute.
Au détour de différents thèmes autour du handicap, nous avons été parfois surprises de certaines réponses liées à la différence culturelle, mais aussi démunies face à la détresse de certaines mamans face au manque de moyens pour que leur enfant bénéficie d’un suivi.
De nombreuses croyances ont été évoquées sur les causes de l’infirmité motrice cérébrale : malédiction, transmission par voie sexuelle, par une plante ou un aliment…
Lors de nos interventions auprès des mamans, nous les questionnions à propos de certains sujet (ex : quelles sont les causes de l’infirmité motrice cérébrale ? Connaissez-vous l’autisme ? Pouvez-vous nous montrer comment vous faites lorsque votre enfant s’étouffe ? Comment donnez-vous à manger à votre enfant s’il présente des troubles de déglutition? …), puis nous apportions des précisions en lien avec nos connaissances sur le développement de l’enfant ou les spécificités de chaque handicap.
Nous avons favorisé l’utilisation de supports ou des mises en situation pour faciliter l’intégration des connaissances apportées.
Lors de notre dernier espace rencontre, nous avons partagé un moment inoubliable avec chacune d’elles en chantant des chants en éwé (la langue nationale). Les quitter, que ce soit les mamans ou les enfants, n’a pas été une tâche facile, mais ce qui est sûr c’est que c’est une expérience qui nous aura marqué et que nous n’oublierons jamais.
Et même si, après deux mois nous avons toutes deux réintégré nos vies, trouver un nouveau travail, et que certes, certains souvenirs s’estompent, notre façon d’aborder la vie a été définitivement marquée. Cette aventure nous a permis de renforcer certaines de nos valeurs comme le partage et la solidarité. On pourrait débattre sur le clivage culturel, mais comme on le dit si bien au Togo « L’Afrique ça ne se raconte pas, ça se vit ».
Merci à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à cette expérience.
Claire Rock et Clara Onno