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Notre installation au CNAO !

Nous arrivons à la fin de notre première semaine de travail…. Voici un petit résumé de la situation !

Tout d’abord, une présentation du CNAO (Centre National d’Appareillage et d’Orthopédie):

Le CNAO est un centre de référence à Lomé et au Togo. Il y a actuellement des assistants sociaux, un psychologue, des orthophonistes, un service d’appareillage (avec des orthopédistes, un podologue…), ainsi que des kinésithérapeutes répartis en trois services : service mobilisation et école de la marche (personnes amputées), adultes, et pédiatrie. Il y a également une balnéothérapie.

Les pathologies les plus rencontrées dans le service adulte sont les lombalgies. Elles sont notamment présentes chez les femmes en raison du port de charge sur leur tête, mais également du port de leur enfant dans le dos, et du surpoids présent chez beaucoup d’entre elles. En pédiatrie, ce sont les paralysies obstétricales du plexus brachial (POPB) qui sont les pathologies les plus fréquentes : cela est dû au peu de césariennes pratiquées, en raison d’une part de leur coût, d’autre part de la peur qu’elle suscite chez de nombreuses femmes. Il y a également de nombreux cas de retards psychomoteurs.

Les horaires de travail sont de 7h30 à 12h, et de 14h30 à 17h. Entre 12h et 14h30, c’est l’heure de la sieste au Togo, qui est à respecter. Les patients viennent en rééducation le matin, seuls quelques-uns sont présents l’après-midi. Le mardi, mercredi et jeudi après-midi, il y a des consultations selon les services, en présence du Professeur (médecin référent) et d’un professionnel référent de chaque domaine paramédical. C’est à ce moment que sont décidés les suivis des patients, le nombre de séances de rééducation prescrites…

Au Togo, les soins sont payants. Par exemple, une consultation au CNAO vaut approximativement 3000 FCFA. Dans le cas des petits appareillages effectués par les kinésithérapeutes (comme les plâtres), mais aussi des massages par exemple, ce sont les patients qui achètent le matériel et apportent leurs produits. Il existe des assurances qui prennent en charge une partie des coûts liés aux soins. Par exemple l’INAM (assurance pour les fonctionnaires de l’état) rembourse 80% des dépenses de santé des personnes. Seulement, beaucoup au Togo n’ont pas d’assurance.

-Une salle d’ergothérapie a été attribuée pour les volontaires ; cette semaine avec Sandra, nous avons donc commencé par déballer le matériel qui était sur place, puis effectué un grand lavage de toutes les activités et de la salle avant de tout installer.

Puis nous avons réparti notre travail : Sandra est en observation dans le service de kinésithérapie adultes, et moi en pédiatrie, afin que nous puissions repérer les patients auxquels il serait intéressant de proposer des séances d’ergothérapie. Nous avons commencé à établir un planning et à effectuer des séances au fur et à mesure. Afin d’inciter les patients à venir en ergothérapie, les séances durent entre 15 minutes et 30 minutes maximum, et s’enchainent dans la mesure du possible avec les autres rééducations. En effet, cela permet de limiter les déplacements des patients mais aussi le temps qu’ils passent au CNAO. Souvent les adultes prennent une pause à leur travail, et dans les cas des enfants, la personne qui les accompagne doit également vaquer à ses occupations extérieures. De plus, la gratuité actuelle de l’ergothérapie au CNAO incite les patients à accepter les séances proposées.

Nous avons pu constater le travail effectué par les ergothérapeutes volontaires qui nous ont précédées. En effet, les professionnels paramédicaux du CNAO connaissent notre profession, et nous avons été agréablement surprises à plusieurs reprises : Sandra s’est rapidement vu proposer une visite à domicile par un kinésithérapeute, un autre a proposé de remettre en place un groupe sur les lombalgies qui avait déjà été effectué auparavant. De plus, les orthophonistes nous ont spontanément proposé de travailler en collaboration. Je suis donc allée en séance d’orthophonie pour une jeune fille atteinte d’une pathologie autistique, que nous allons suivre également en ergothérapie trois fois par semaine.

Nous avons cette semaine assisté à la consultation du mardi après-midi, consacrée à la pédiatrie, et à celle du mercredi après-midi, consacrée aux adultes et à la pédiatrie. C’était la première fois que des ergothérapeutes y participaient. Cela nous a permis de rencontrer directement le professeur, d’être en lien également avec les autres professionnels. Ainsi, nous avons pu entrer en contact avec les deux assistants sociaux qui sont arrivés en même temps que nous au CNAO ; ceux-ci ne connaissant pas l’ergothérapie, nous les avons invités à venir voir notre travail en salle lorsqu’ils le souhaiteraient.

Lors de ces consultations, nous avons pu proposer des séances de rééducation pour 3 patients pour lesquels cela nous semblait pertinent :

*une jeune fille souffrant d’anoxie cérébrale, pour laquelle les séances avaient été interrompues car les parents trouvaient que la rééducation stagnait : elle reprendra la rééducation en kinésithérapie, en orthophonie et en ergothérapie.

*un adolescent ayant eu une fracture de l’avant-bras alors qu’il jouait au foot, et ayant un déficit de force musculaire suite au plâtre qu’il a porté, limitant ses préhensions et ses activités manuelles telles que l’écriture au collège.

*un jeune garçon qui avait des syncinésies des deux membres supérieurs (lorsqu’il effectue un geste avec un bras, l’autre bras amorce le même mouvement): cela a été très intéressant car seul un bilan en ergothérapie a été proposé ! Cela dans le but de définir plus précisément la situation de handicap de l’enfant, car il était difficile d’obtenir plus d’informations sur les antécédents de la part de la maman ; nous lui avons donc fixé un rendez-vous pour la semaine prochaine afin d’effectuer un bilan approfondi en ergothérapie !

Jeudi après-midi, nous sommes allées à l’APAPE. Pour cette première séance, nous étions avec Edem et Mawuto, bénévoles de l’APAPE qui jouaient le rôle de traducteurs entre l’Ewé et le français. Il y avait une petite dizaine de « mama », sans leurs enfants. Nous nous sommes présentées, elles aussi et elles nous ont posé des questions sur ce que nous allions faire. Certaines avaient déjà vu les précédentes volontaires de l’APAPE et cela se ressentait, elles avaient par exemple compris que le handicap de leur enfant ne pouvait être supprimé. Elles ont évoqué quelques thèmes que nous pourrons aborder lors des séances prochaines.

A bientôt !

Juline Perotto et Sandra Gillet

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