Fin de l’aventure pour Apolline, début d’une autre pour Daphné
Le moment est venu pour nous de quitter le CNAO et de passer la main à Elisa et Mathilde. Ce n’est finalement pas si facile de partir alors qu’il reste tant à faire.
Mais par quoi commencer pour résumer ces deux mois passés, ce temps partagé entre le CNAO et CEC-Togo ?
Partir sur un autre continent, c’est sortir de sa zone de confort, de ses schémas de pensée, ses habitudes : au niveau personnel évidement mais aussi au niveau professionnel.
Au CNAO, nous avons été amenées à effectuer des prises en soins se rapprochant, malgré certaines particularités culturelles, de celles que nous avions pu avoir durant nos parcours professionnels : conduite d’ateliers avec des personnes souffrant de lombalgie, rééducation à la suite d’AVC, accompagnement d’enfants souffrant de paralysie cérébrale dans leur apprentissage du (pré)graphisme etc… Mais nous avons également pu enrichir nos pratiques avec des prises en soins qui s’avéraient être nouvelles pour toutes les deux. C’est le cas pour l’accompagnement de très jeunes enfants.
Atteinte de paralysie cérébrale, la plus jeune était âgée de 18 mois. Elodie et Clémence, qui nous ont précédées au CNAO, avait débuté son suivi en fabriquant une assise sur mesure. Celle-ci avait été faite à l’aide de mousses permettant un positionnement favorisant les activités manuelles et l’interaction de la petite fille avec son environnement. Nous avons continué son accompagnement en stimulant sa motricité et son développement lors de séances de rééducation. Nous avons également apporté de nombreux conseils à sa maman sur les différents positionnements possibles et leurs intérêts au quotidien, des exemples de jeux à réaliser, des stratégies pour favoriser sa participation lors des activités quotidiennes. De cette manière, nous n’avons pu que constater l’importance et les bénéfices d’une prise en soins précoce avec la collaboration des parents !
Par ailleurs, certains accompagnements nous ont particulièrement touchés. Aux problématiques financières ou familiales s’ajoutent parfois la question de l’accessibilité des lieux de vies. Ainsi, nous avons suivi des enfants en situation de handicap qui malgré leur volonté et leurs capacités ne pouvaient accéder à l’école ou rencontraient des obstacles au sein de celle-ci. Dans ce contexte, nous nous sommes rendus à l’école d’un jeune patient âgé de 14 ans atteint de paralysie cérébrale. S’il allait chaque jour à l’école, il exprimait certaines difficultés qui pouvaient avoir des répercussions négatives sur sa participation sociale et sur ses apprentissages. Après avoir évalué la situation lors de notre visite, nous avons pu réaliser des préconisations en rédigeant un compte rendu. Il nous semble important de nous déplacer au sein des lieux de vie des personnes que nous accompagnons car cela nous permet d’être au cœur de notre pratique mais également d’être visible au sein de la société et de faire connaître l’ergothérapie au plus grand nombre.
En communiquant avec les différents professionnels du CNAO, nous avons pu développer le lien interprofessionnel et permettre plus facilement les échanges : le service d’ergothérapie se fait doucement (ou comme on dit au Togo « bleou, bleou ») mais sûrement une place dans l’esprit des autres rééducateurs mais aussi des patients qui comprennent le sens du métier d’ergothérapeute.
Notre mission au sein du CNAO se terminant, nous avons toute confiance en Elisa et Mathilde pour leur installation au CNAO et leur suite dans la dynamique en cours! C’est ainsi que nous leur passons la main en leur souhaitant une « bonne arrivée ».
Parallèlement, nous nous sommes rendus à l’ENAM (Ecole Nationale des Auxiliaires Médicaux), afin d’effectuer une présentation sur l’ergothérapie aux étudiants paramédicaux. La première présentation a été à destination des étudiants en orthophonie, et une seconde a été faite avec Elisa, cette fois à destination des étudiants en kinésithérapie. Avec enthousiasme, nous avons répondu à leurs nombreuses et pertinentes questions et avec plaisir nous avons accueilli le grand intérêt qu’ils témoignaient pour notre métier.
Enfin, durant ces deux mois, nous avons pu rencontrer Gaëlle Ferlay, présidente de l’association Ergo’Togo, qui était en séjour à Lomé durant 2 semaines. Elle a partagé avec nous les avancées, stimulantes et encourageantes des projets de l’association, nous résumant chaque rencontre et entretien déterminants. Nous la remercions énormément pour cela !
Si la mission au sein du CNAO a été riche, celle au sein de CEC’Togo l’a été toute autant. Difficile de raconter ce quotidien, hors du commun, passé auprès de ces bénévoles qui veillent chaque jour à notre bien-être et qui ont toujours le goût de nous faire découvrir leur culture, leur pays. Les excursions au sein du pays nous ont laissé sans voix, CEC’Togo nous a donné l’opportunité d’un voyage extraordinaire! La richesse du Togo que ce soit par sa culture, sa population, ses paysages resteront une expérience gravée à jamais dans nos esprits.
Aujourd’hui, l’une de nous (Daphné) continue l’aventure togolaise sur un autre lieu de mission, à ADS, avec Luce. Et la seconde doit désormais se ré acclimater à la vie française (courage !), le Togo c’est finalement un pays qui marque alors à bientôt et comme on nous le dit si souvent ici « au revoir n’est pas un adieu » !
Apolline et Daphné