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Evolutions des projets avec des « au revoir » … imprévus !

Allez, il est temps de vous donner quelques nouvelles ! Un quotidien riche de rencontres, de découvertes, d’échanges et deux semaines de vacances au Bénin nous ont éloignés de nos claviers mais c’est avec plaisir que nous vous rapportons aujourd’hui quelques évènements que nous avons pu vivre à ADS depuis notre dernier article.

Peu à peu, se développe et se précise le projet d’évolution d’ADS. En effet, la volonté des fondateurs et des membres de l’association « Action Développement Santé pour tous » est de créer un centre d’éducation précoce. L’idée de ce projet est d’accompagner des enfants en situation de handicap vers une meilleure inclusion sociale. Pour cela, il est prévu que les enfants soient accueillis au centre à la journée. En plus des thérapies actuellement proposées à ADS, les enfants bénéficieront d’un accompagnement par des éducateurs spécialisés. L’autonomie dans les actes de la vie quotidienne sera particulièrement travaillée tout au long de la journée. La finalité de l’accompagnement est d’orienter les enfants vers une inclusion en milieu scolaire ordinaire ou spécialisé, vers des formations professionnelles ou encore de mettre en place des activités occupationnelles adaptées et personnalisées.

Il est prévu que ce centre ouvre ses portes à la rentrée de septembre 2019. Cependant, la mise en place de ce projet nécessite de déménager dans d’autres locaux qui doivent également être aménagés afin de les rendre accessibles et adaptés au fonctionnement et à l’organisation du centre. C’est ensemble (ergothérapeutes, orthophoniste, kinésithérapeute, coordinateur et secrétaire) que nous avons visité ce nouvel espace, situé non loin du centre actuel. Les réflexions sont donc collectives au sujet de son aménagement même si, en tant qu’ergothérapeutes, nous avons plus particulièrement pour rôle de concevoir et de favoriser l’aménagement d’un espace adapté aux personnes qui seront accueillies. Cela représente un travail important qui sera initié, que nous initions, et qui sera poursuivi par les ergothérapeutes qui prendront notre relai à ADS à partir de septembre.

Photo 1 : Entrée du futur centre d’éducation précoce

Photo 2 : Réflexions sur l’agencement et l’aménagement des locaux

Dans le but de faire connaitre le centre et d’y orienter les enfants en situation de handicap pour la future rentrée, nous avons fait une sensibilisation avec le coordinateur des projets d’ADS au sein d’une église. A la suite de la messe, nous avons pris la parole devant le groupe de fidèles présents afin de présenter le rôle d’ADS, ses missions et ses projets. Dans les jours qui ont suivi la présentation, nous avons eu l’agréable surprise d’accueillir en consultation des enfants en situation de handicap avec leurs parents. Ainsi, un oncle/un voisin/un ami avait assisté à notre présentation et avait alors orienté ces enfants vers ADS. En vue de l’ouverture du centre d’éducation précoce en septembre, ces enfants vont être évalués par chaque professionnel. C’est lors des réunions interdisciplinaires que sera prise la décision d’accueillir ou non l’enfant au sein du centre. Les professionnels établiront, pour chaque enfant accueilli un projet de soins.

Photo 3 : Présentation du centre d’éducation précoce après une messe

Enfin, nous avons pu réaliser deux visites à domicile durant le mois de juillet. Parfois difficiles à organiser, comme nous l’avions expliqué dans notre précédent article, elles sont néanmoins indispensables à notre accompagnement. En effet, la première visite a été réalisée chez une petite fille de 7 ans atteinte de paralysie cérébrale. A la maison, lorsqu’elle se trouvait dans un état d’agitation intense, ses proches l’installait au sein d’un corset siège qu’ils ont pu obtenir par le biais d’une association. Cependant, ce corset siège, conçu initialement pour une personne adulte, lui blessait les bras et engendrait une posture inadaptée source de douleurs. Nous avons apporté des modifications à cette assise et ainsi corrigé la posture vicieuse à l’aide d’une mousse que nous avons creusée. Nous nous sommes également rendues chez une adolescente de quatorze ans présentant des troubles du spectre autistique. Cette visite, réalisée avec l’orthophoniste, nous a permis d’obtenir des informations concernant le fonctionnement de cette jeune fille au sein de son environnement mais aussi de réfléchir à des moyens de communication adaptés à son fonctionnement, son environnement, son quotidien et les difficultés rapportées par les membres de sa famille. Ainsi, nous avons pu faire évoluer et ajuster notre prise en charge, toujours dans l’objectif d’améliorer son autonomie et son épanouissement. Et que dire de l’accueil de ces deux familles qui nous ont ouvert leurs portes avec tant de chaleur, nous préparant un repas, nous installant confortablement… L’accueil togolais n’est vraiment pas un mythe mais bien une réalité !

Pour finir, c’est toujours à quatre mains que nous avons rédigé cet article, mais la rédaction s’est malheureusement faite à distance, puisque 4 500 km nous séparent. En effet, Daphné a dû rentrer en France à cause d’une blessure au pied. Un départ imprévu, anticipé mais « la santé avant tout ! » comme on dit.

Daphné : Un peu de tristesse, un peu de frustration lié à ce départ évidement. Mais après cinq mois passé dans ce pays, au sein de CEC et d’ADS, parmi des bénévoles et des collègues devenus des amis, c’est impossible de se laisser abattre ! Même si mon séjour se termine un mois plus tôt que prévu, j’ai la tête et le cœur remplis de tellement de nouvelles et belles choses ! C’est avec regret cependant que je quitte Luce, mon super binôme avec qui je suis heureuse d’être partie et d’avoir vécue cette aventure. J’ai entièrement confiance en elle et je tenterai de l’aider comme je pourrai à distance, pour les différents travaux liés à la création du centre d’éducation précoce : aménagement des locaux, élaboration d’un plan personnalisé d’accompagnement, rédaction des évaluations… Et j’espère, à bientôt le Togo ! Est-ce que je termine avec l’adage togolais tellement entendu : « seules les montagnes ne se croisent pas » ? Allé oui, c’est dit !

Luce : Daphné est rentrée en France pour suivre des soins, elle est malgré tout présente dans la mission que nous effectuons ensemble. Elle reste investie et c’est un soutien important qu’elle m’apporte. Nous allons constituer des flyers pour ADS afin de présenter le nouveau projet du centre. Pendant deux semaines, Youna (ancienne bénévole à l’APAPE et amie) a participé avec moi aux séances de rééducation. Il est temps pour moi de poursuivre seule mon travail et de profiter encore pour un mois du Togo… Nous vous présenterons très rapidement cette transition.

Luce Villefranche et Daphné Tisseau

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