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Que d’aventures depuis notre arrivée il y a 2 semaines ! Il est temps de partager notre expérience.

Sur la photo, de gauche à droite : Adeline, Pauline, Lucile et Marion.

Durant notre mission, nous intervenons chaque jour au CNAO (Centre National d’appareillage orthopédique) qui est le plus important centre de rééducation de Lomé, la capitale du Togo. L’accueil y a été très chaleureux par la directrice et l’ensemble des professionnels. Dès le premier jour, nous avons pu nous installer dans notre propre salle d’ergothérapie qui est équipée d’une grande table, d’un tapis de rééducation, de chaises, d’un plan de travail pour y disposer nos supports d’activité thérapeutique, sans oublier le précieux ventilateur !!!

La salle est très bien située, dans le couloir où se trouvent le psychologue, l’orthophoniste et les kinésithérapeutes, ce qui nous permet d’être en interaction constante et facilite le travail pluridisciplinaire.

Nous avons été fières de poser la pancarte « ergothérapie » sur notre porte ainsi que la fiche explicative des deux stagiaires qui sont avec nous au CNAO : Marion et Adeline.

La difficulté a été pour nous d’avoir des patients, l’ergothérapie n’étant que peu connue ici (même si des volontaires sont déjà passées ainsi que des stagiaires). Les kinésithérapeutes ont fait appel à nous surtout pour des patients atteints de lombalgies dans le but de leur donner les conseils nécessaires pour les positions à éviter et les positions facilitantes pour le quotidien.

A nous donc d’expliquer et surtout de montrer ce qu’est l’ergothérapie : la thérapie par et pour l’activité !

Voici une journée type : nous arrivons au CNAO, nous faisons le tour du service pour dire bonjour à nos collègues et nous revenons pour présenter l’ergothérapie aux nouveaux patients dans leur salle. Nous voyons les patients une demi-heure et précisons bien que la séance est gratuite.

Comme à notre habitude, nous réalisons un bilan d’entrée pour poser nos objectifs. Puis nous passons à la phase d’intervention. Pour l’instant c’est nous qui décidons du nombre de séances en fonction des objectifs à atteindre.

Petit à petit, la population accueillie s’élargit : personnes ayant eu un AVC, un plexus brachial, une paraplégie, une tétraplégie, une amputation, quelques enfants.

Ici, les patients vivent essentiellement à Lomé, ils viennent seulement à la demi-journée pour leurs séances de rééducation. Le système de santé est complètement différent de chez nous. Les patients payent leurs séances de rééducation ainsi que tout matériel médical et orthopédique. Ils ont souvent une profession qui leur ouvre des droits au remboursement des soins. On nous a expliqué qu’il s’agit surtout de personnes travaillant pour l’État, les autres n’ayant pas ou peu d’aide financière. Cependant, le CNAO essaye d’aider les personnes n’ayant pas beaucoup de moyens via le service social.

Globalement, nous sentons que nos patients sont ouverts à l’ergothérapie et s’investissent dans leur prise en charge.

Parfois, nous avons besoin de traducteurs (les kinésithérapeutes ou les orthophonistes nous aident) car les patients parlent parfois éwé ou une autre langue du pays mais pas le français.

Nous prévoyons de réaliser des visites à domicile ainsi que des visites sur le lieu de travail de certains patients.

Le fauteuil roulant ramené de France (don d’Harmonie Médical – Caen) a trouvé preneur auprès d’une dame d’une soixantaine d’années paraplégique qui n’avait pas du tout de fauteuil roulant et qui passait ses journées assise sur le sol. Elle était vraiment heureuse d’avoir ce fauteuil, ainsi que ses petits enfants qui réalisaient les transferts difficiles toute la journée. Il a fallu faire un choix puisque plusieurs personnes auraient pu bénéficier de ce fauteuil. En effet, nous accueillons d’autres patients non marchants (paraplégique ou tétraplégique) qui auraient besoin de se procurer un autre fauteuil ou d’en avoir un nouveau, plus adapté à leurs capacités. Nous essayons donc de trouver un autre moyen pour se procurer d’autres fauteuils.

Nous sommes également venues au Togo dans l’objectif de faire connaître l’ergothérapie. Dans cette optique, nous avons pris contact avec l’ENAM (Ecole Nationale des Auxiliaires Médicaux) afin de faire une présentation de notre métier aux étudiants. Notre première intervention aura lieu vendredi prochain auprès des étudiants en kinésithérapie de troisième année. Les stagiaires présentes avec nous ont également le même projet. Elles vont essayer de faire une intervention auprès des étudiants en première année.

En dehors de notre mission, nous profitons de la vie togolaise. Nous sommes logées par une association (CEC- Carrefour d’Échanges Culturels) qui nous permet d’en savoir toujours plus sur la culture togolaise le tout dans la bonne humeur et au son des djembés. Nous avons pu goûter à la nourriture traditionnelle, notamment le fameux foufou, faire des virées au marché pour acheter des pagnes, se balader à la plage, participer laborieusement à des cours de danse africaine, se faire peur lors des déplacements en zem (moto taxi), et bien sûr profiter des soirées en sortant dans les bars et les boites de nuit avec la musique à fond.

Pauline Salmon et Lucile Salley

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