Des nouvelles de Chiara au CNAO
Bonjour aux lectrices et lecteurs d’ErgoTogo !
Ofuan ? (Oui, j’essaie de m’appliquer avec l’Ewe et j’apprends lentement à dire quelques mots de politesse, comme celui-ci, qui veut dire comment ça va ?)
Les choses ont évolué ce mois-ci, mais la routine est restée la même, et tant mieux car je commence à me sentir intégrée et, comme on dit ici, « à l’aise » dans ce nouveau contexte dans lequel je vis.
Pour résumer un peu ces derniers jours, je vais commencer par vous dire que Mathilde est partie début avril et que la première semaine il a fallu trouver un nouveau rythme en tant que seule Ergo du service. Il y avait beaucoup de patients et ce n’était pas facile d’organiser les matinées ! (Mathilde tu m’as manqué ! :’) )
J’ai donc demandé à JP, kiné, de m’aider à réaliser une orthèse de repos pour T., une patiente atteinte d’AVC, et à Paul, ortho-pro, de réaliser l’éponge à manche allongé pour M., une dame atteinte de lombarthrose.
Le côté positif d’être seule dans le service était de tisser des liens, des relations, des temps d’échanges professionnels avec le reste du personnel. C’est ainsi qu’un kinésithérapeute m’a confié un enfant à accompagner pour l’insertion scolaire, et que j’ai adressé un patient dysarthrique à l’orthophoniste. Les liens créés avec les collègues ont été renforcés par les moments hors des temps professionnels que nous avons passés ensemble, comme la célébration du 1er mai. Le fait que la fête du travail ait été célébrée en compagnie des personnes avec lesquelles nous partageons notre vie professionnelle quotidienne m’a donné à réfléchir : le travail n’est pas seulement du travail mais aussi un moment ensemble où l’on mange, on boit et on danse…
En parlant de ces mois, je ne peux pas ne pas mentionner l’école du dos : elle a très bien fonctionné et tous les patients étaient bien impliqués ; pour être honnête, je l’étais aussi, car c’était la première fois que je m’impliquais dans cette partie de l’ergothérapie… voilà un exemple de la façon dont l’expérience que je suis en train de vivre n’est pas seulement un don mais aussi un apprentissage !
Ce mois-ci, j’ai également eu l’occasion d’effectuer une nouvelle visite à domicile auprès d’une patiente parkinsonienne de 72 ans. Une fois de plus, j’ai été surprise de voir comment toute la famille, avec elle, s’efforçait d’adapter l’environnement et de poursuivre la vie d’A. le mieux possible en tenant compte de sa fatigabilité. En même temps, la famille s’est montrée très ouverte en acceptant des conseils tels que l’adaptation de l’environnement pour aller aux toilettes, le changement de chaise pour permettre à A. de continuer à cuisiner, une activité très importante pour elle, et la construction d’un calendrier hebdomadaire pour préserver le rôle d’A. en tant que mère et grand-mère. Cette visite aura une suite dans les prochains jours puisque je me rendrai chez eux pour manger la pâte à la sauce gombo préparé par A. 😊
Deux nouveautés sont apparues récemment dans la salle d’ergo du CNAO : la première, ce sont deux super blouses en pagne, comme nous l’a conseillé notre référent Roland ! Elles nous permettent d’améliorer d’emblée la relation thérapeutique avec les patients, notamment avec les enfants, car nous pouvons nous rapprocher d’eux sans les effrayer avec des blouses blanches. Elles nous permettent également de faciliter notre travail de lessive
De plus, pendant les derniers jours au CNAO, j’ai construit, grâce à l’aide d’une volontaire du CEC (merci Titi !), l’outil OT Hope afin de combler le fossé linguistique lors du premier entretien. L’objectif est en fait d’utiliser les cartes avec différents AVQs écrits en èwé pour comprendre ce que l’enfant est capable, a besoin d’aide, ou n’est pas capable de faire. Je n’ai pas encore eu l’occasion de l’utiliser mais comme pour des raisons d’organisation je vais également passer mon dernier mois au CNAO, j’espère pouvoir l’essayer !
Commence alors une petite aventure au CPSA, où je découvrirai le quotidien de 25 enfants déficients visuels et puis ? Je reviendrai ici, là où tout a commencé ! Je m’en réjouis. 🙂
Nkekanegnó (bonne journée) et excusez-moi pour les fautes de forme, s’il y en a…. J’ai encore du chemin à faire !
Chiara